Bonjour veau, vache, cochon…vin ! Et oui, Perrette va au « marché » avec son pot de lait, mais découvre le vin sur son chemin ! Alors non, bande d’alcoolos que vous êtes, il n’y a pas, à proprement parlé, un pavillon « vin » au Salon de l’agriculture. Mais des tendances œnologiques dans certains, dont un en particulier: le pavillon 7.2 !

Pourquoi le pavillon 7.2 ? Si vous êtes néophytes en « Salon de l’agriculture » (comme moi, 3 jours auparavant), c’est le pavillon gastronomique des régions de France. Ainsi, vous voyagez de régions en régions, en passant du Nord à la Provence en quelques pas…suivez Perrette !

Pour éviter de trébucher et casser son pot de lait, Perrette commence en Alsace par cette cuvée « Porte bonheur 2012″, chez Alphonse Meyer et Fils. A l’assemblage original riesling/gewurztraminer, elle se dit: « il y a de la rose et du fruit (NDLR: le gewurztraminer), puis je sens quelque chose de minéral, voir pétrolée (NDLR: le riesling)…à 8,90€, c’est tout bon ! » Et pour les amateurs de douceur, leur gewurztraminer vendanges tardives 2009 est un régal (16,15€) ! Placée donc sous une bonne étoile, Perrette part fièrement à la rencontre de Bernhard et Reibel, où une envie de Pinot Gris lui traverse les glandes salivaires! Pas exceptionnel, la cuvée Stanislas 2009, de raisins en surmaturité, mérite toutefois un petit détour: « Mais, c’est bizarre, ça sent la mousse et le sous-bois ! Goûtons ! Hmmm, c’est très fumé, voir brûlé, et même miellé…15€…pourquoi pas… » Mais ça commence à sentir le commerce. Même si Perrette vient de la campagne, on lui livre tout où elle veut, quand elle veut pour un prix dérisoire, car comme dit « Bernhard et Reibel »: « On a de faibles productions, donc pas sûr qu’il en reste plus tard. »

Un peu déçue, Perrette quitte l’Alsace pour rallier l’Allier, sûre de trouver son bonheur en lait chez Saint-Pourçain. Et non ! Elle tombe sur le 1e AOC du département, de 630 ha seulement, présentée par une sympathique équipe des Vignerons de Saint-Pourçain ! Les rouges sont issus de Gamay et Pinot Noir, et les blancs de Chardonnay et Tressaillier. On retrouve plus de légèreté et de convivialité ! Curieuse, elle commence par un tout nouveau effervescent 100% gamay à 9% d’alcool et à 8€: « Ca tombe bien, je suis gourmande de fraises et de framboises sucrés ».  A l’apéro, vous pouvez foncer ! Tout comme le vin de domaine la Croix d’Or, vif, fruité, avec une belle petite longueur de pierre… Mais Perrette, toute guillerette, s’est laissée charmée par le design des bouteilles de la Ficelle (à 7€, ce 75% gamay fruité est bon pour un casse-croûte), dont le dessin change chaque année depuis 1987, et du Blanc Premier 2013 (chardonnay et tressallier frais et gourmand), ultra-colorée !

En tout cas, continuez comme ça ! Avec un accueil aussi chaleureux, convivial et bon enfant, vous gagnez déjà à être connu ! Bon courage !

Perrette oublie alors son lait, et fonce dans la Bourgogne ! Ca devient un peu plus sérieux et commercial, mais il y a quelques vins à découvrir…à acheter, si vous avez les moyens ! Le sympathique propriétaire du Manoir de la Juvinière, à l’accent bien du sud, vous fait alors découvrir un Pouilly-Fuissé 2012 à tomber: il y a de la fleur, du gras, de la vivacité et une belle longueur ! OK, 48,50€, ça vous fait aussi tomber…En revanche, l’Aloxe-Corton 2011 et le Meursault 2008 sont décevants, surtout pour 85€ et 99€ ! « Mais si c’est un question financière, Perrette, je peux t’arranger », bien évidemment…

Mais ce qu’elle veut, c’est retrouver plus de simplicité, et tombe alos sur le domaine du Palais. Ça parle brésilien, ça raconte sa vie, ça rigole, … c’est déjà plus franc et décalé ! Et ça permet de goûter un vin rare: du Nuit-Saint-Georges blanc ! Produit seulement à 1600 bouteilles, le nez est grillé et brûlé, et la bouche est la même avec un peu de brioche et de noisette…que C’EST BON…mais encore 57€ ! « Décidément, il va falloir que je vende beaucoup de lait ! » se dit-elle.

Rajoutez à cela un domaine du côté de Chalon qui ne fait pas déguster si on n’achète pas, et cette Bourgogne là paraît un peu trop sûre d’elle. Perrette descend alors vers le sud et s’arrête chez Paul Autard, pour un Chateauneuf-du-Pâpe blanc. C’est pas tous les jours: 3% de l’AOC seulement ! Clairette, roussane, viognier à part égale, le 2011 est d’un équilibre incroyable ! En bouche, on sent la chaire, le corps, le soleil, tout en restant fin et élégant en longueur. C’est 30€ mais un joli coup de cœur…  

Toutefois, Perrette ne veut pas vendre tout son lait pour seulement quelques bouteilles de vin, elle change alors de pavillon pour voir si du côté du 7.3 (pas la Savoie, le pavillon j’ai dit !), il y a quelques vins étrangers. Très peu en réalité, elle se convertit alors au rhum, car c’est LE lieu ! Et une bonne surprise du côté japonnais et un saké à 14,8%: c’est doux, c’est frais et très fruité ! « Vin de riz, tu me plais ! »

Et comme la journée ne pouvait se finir sur cette ambiance un peu trop mercantile du vin, direction Oberkampf et le 11e domaine. Là, Perrette se sent bien car Elie, le propriétaire a cette tête de gentil, qui vous conseille admirablement, que vous vouliez dépenser 10€ ou 80€. Ca sera donc un viognier 2012 du Domaine Louis Clerc: « J’ai l’impression de retourner au marché avec de la fleur, de la pêche et de l’abricot dans ma bouche. Et puis avec tout ce lait des fromages que j’aime. MERCI Elie ! »

Perrette se couche alors heureuse d’aimer aussi le lait, car le vin devient un peu trop sérieux dans certaines occasions ! A bientôt veau, vache, cochon … pour le vin, ça sera ailleurs !