Nous sommes à Tain l’Hermitum, 2767 ans après la fondation de Rome et le vin romain existe encore !!! Non, ce n’est pas une erratum…juste la rencontre avec un passionné d’histoire antique, le sympathique Jérémium, à la découverte du Mas des Tourelles !
Non content d’être professeur d’histoire, ce bon vivant a également fondé une association, , dont l’objectif est la reconstruction historique, période « empire romain » ! Et qui dit romain, dit VIN ! C’est alors, qu’au détour d’un sanglier…pardon d’une délicieuse pogne, il me fait découvrir le Mas des Tourelles ! Rangez la cervoise, le vinum débarque !
Faut dire que les romains prêtaient à leurs vins des vertus médicinales et donc étaient prescrits pour certaines maladies ! Si l’idée est séduisante, ça ne serait plus un trou dans la Sécu mais un gouffre sans fond ! De l’Hermitage à la place de l’aspirine…le RÊVE
Mais avant d’en arriver là, dans les années 1990, le propriétaire du Mas des Tourelles, Henri Dunand décide de reproduire le goût des vins romains dans son domaine situé à Beaucaire (Gard) ! La démarche: reconstruire une cave gallo-romaine, reprendre les textes des auteurs romains et les suivre à la lettrum ! Résultat: 3 cuvées surprenantes…
Pour cette première expérience romaine, le Turriculae suit les préceptes d’un agronome: Lucius Columelle. C’est la découverte du vin sec version « Empire », dont l’originalité est d’ajouter lors de la vinification une plante herbacée (le fenugrec), du defrutum (jus de raisin concentré en sucre par ébullition) et de l’eau de mer ! Oui, oui, vous avez bien lu: EAU DE MER !
Ils sont vraiment fous ces romains ! En fait, pas tant que ça Obélix, puisque cela servait à stabiliser le vin et éviter la prolifération des bactéries, l’équivalent de nos sulfites actuels. Mais le goût me direz-vous ? Cela développe des arômes de noix surprenants, légèrement salés, voir de tabac séché. Ce vin alors réputé, accompagnait à merveille un autre produit de luxe: les huîtres. Et honnêtement, ça marche toujours !
Ce coup-ci, avec Carenum, il faut lire un traité d’agriculture de Palladius. Ici, c’est le vin du dessert: un moelleux à la couleur ambrée magnifique ! Le secret ? Des raisins très mûrs fermentés avec des plantes et encore du defrutum, aromatisé au coing ! C’est onctueux, délicat, élégant avec des arômes d’abricots et de caramel prononcés…un vrai vin de Falbala !
Malheureusement, le seul vin rouge, Mulsum, manquait à l’appel, aromatisé au miel et utilisé à l’époque des orgies romaines comme gustatio, c’est à dire en apéritif…comme quoi, on n’a rien inventé !
Mais je ne peux que vous encourager à prendre la direction de Beaucaire et de visiter ce processus hors-du-commun avec jeux, documentaires et dégustations ! Babaorum ou Laudanum comme si vous y étiez…mais en attendant, si vous êtes du côté de Tain l’Hermitum, Jérémium vous entraînera avec joie dans ses joute gladiatrices de !