Après le renard et la perdrix, notre zoo du dico-vino s’agrandit avec le paon ! Ce coup-ci, il s’agit d’un vin cru « Alain Delon » ! Et comme tout vin de ce standing, il se doit de faire sa « queue de paon » !
Il arrive de toute sa superbe, sûr de lui, toisant tout autre vin sur son chemin: il est là, c’est lui, le paon Alain Delon et déclare: « Que le cru Alain Delon soit débouché ! » (et oui, ce vin là aussi parle à la troisième personne ) Délicatement, le tire-bouchon Jules César (oui, il en faut un spécial également) retire la capsule de protection puis, tourne la vis parfaitement centrée dans le bouchon…Et dans un subtil mouvement de retrait, ce dernier glisse jusqu’à laisser les premiers arômes humés l’air. Ce divin nectar est versé dans un verre en cristal de Baccarat (faut ce qu’il faut !) puis, place à la star ! Ce n’est pas le vin qui vient à la bouche, mais la bouche qui vient à Alain Delon. C’est alors que la paon peut commencer sa roue… En bouche, nous commençons par détecter un arôme, puis deux, puis trois, … Impossible de recracher, ça serait trop bête ! Ce vin est peut-être prétentieux mais il assume et déploie tous ses arômes tel le paon le fait avec sa queue… Mais ce n’est pas tout, la variété de ses arômes continue à se développer de nombreuses secondes après, et d’autres apparaissent même ! C’est à ce moment que l’on peut dire que ce vin Alain Delon fait la « queue de paon »: quand l’éventail de tous ses arômes est présent en bouche et vous laisse complètement ébahi devant un tel talent ! Mais attention, comme l’a écrit Michel Tournier dans Les météores (1975) : « Parce qu’il «fait la roue», le paon a une réputation de vanité. C’est doublement faux. Le paon ne fait pas la roue. Il n’est pas vaniteux, il est exhibitionniste. Car en fait de roue, le paon se déculotte et montre son cul ». Un vin peut-il donc être exhibitionniste? Ou peut-être Alain Delon ?