Et oui, goûter les vins boliviens, ça se mérite. Tarija, à quelques 1900 mètres d’altitude, possède parmi les vignobles les plus hauts du monde. Alors prenez une bonne bouffée d’oxygène, c’est parti !
Tout commence à l’aéroport avec une carte qui vous accueille : « Ruta del Viño e Singani de Altura ». Cela tombe bien, je suis venu pour ça ! Petite visite de la ville (très charmante) puis tentative d’œnotourisme. « Tentative » car quand on vient seul, en indépendant, les bodegas sont plutôt surprises et la production parfois très artisanale. Ainsi, à la Casa Vieja (20 km de Tarija), le vin est fort et sucré, pour une consommation locale et une dégustation très locale également : 11 vins, 11 verres, 11 personnes. Vous avez compris ? Un verre pour 11 personnes pour chaque vin !?! Mais vous pouvez vous y restaurer, la vue est très jolie sur les vignes, accompagnée de musique folklorique. Après ça, direction une bodega dite « industrielle » : la Concepcion. Surpris, le gérant m’organise une visite très agréable au sein des vignes. En revanche, la dégustation de la Syrah et du Cabernet Sauvignon Joven est une déception : très simple, sans persistance ni caractère. Toujours pas échaudé pour autant, direction Campos de Solana, à une dizaine de km de Tarija.
Avec ses 14 ans d’existence, cette bodega fait figure de jeune nouvelle. Cependant, la qualité ne s’est pas fait attendre. Ainsi, le Malbec Joven est frais et fruité, maintenu par une belle acidité. Mais la surprise fut le Tri Reserva 2011. A base de Cabernet Sauvignon, Malbec et Tannat, c’est complexe, charnu, aux tannins suaves. Du bon boulot et un vrai coup de cœur pour cette production ! Pourtant, comme on me l’explique, ce n’est pas une mince affaire.
Introduit par les jésuites espagnols, le vin s’est industrialisé il y a une vingtaine d’années. Il a alors fallu choisir les cépages capables de s’adapter à cette altitude (jusqu’à 2400 mètres !!!). Le Malbec, le Tannat ou encore le Merlot sont ceux qui ont tiré leur épingle du jeu. Le faible nombre de jours de froid compense l’altitude et permet des rendements intéressants. Et le terme « vin d’altitude » est devenu une vraie image de marque !
Malheureusement, je ne peux pas visiter toutes les bodegas. Cependant, il y a une solution de secours : la Vinoteca de Tarija. Tous les producteurs y sont présents, avec dégustation au verre et prix producteur. Ainsi, j’ai été séduit par le Tannat 2012 d’Aranjuez, aux arômes plus tertiaires de ferme, de cuir et de café. Ou encore le Merlot 2011 de Sausini aux fruits rouges et tannins fondus. Le tout accompagné d’une bonne table de fromage, c’est parfait !!!
Mais je ne pouvais pas quitter Tarija, sans goûter le fameux Singani. Et pour cela, direction Casa Real, le plus important producteur du pays. La visite est gratuite, intéressante et instructive. Eau-de-vie à base de Muscat d’Alexandrie, cela reste donc très aromatique et se boit assez facilement… J
Sur cette petite cuite, santé !!!