En pleine randonnée dans le Mâconnais, la pause pour boire un verre est quasi-obligatoire. Un Mâcon La Roche Vineuse est alors un bon début !

Se balader entre la Roche de Solutré (à gauche) et la roche de Vergisson (à droite), ces « deux navires pétrifiés surplombant une mer de vignes » (non ce n’est pas de moi, j’aurais bien voulu… mais du régional de l’étape, Alphonse de Lamartine), ça assèche ! Alors quand un petit patelin au doux nom de La Roche Vineuse se situe à moins de 10 km de là, ça attire En fait, tout a commencé quand j’ai découvert, à tout hasard chez un caviste, le Domaine Chêne 2013, à 7€. Du fruit exotique, genre ananas, de la violette, le tout bien équilibré par une bouche suave: rapport qualité-prix superbe !  Donc en plus du nom, le terroir m’attirait déjà. C’est ainsi, qu’en se baladant truffe au vent, mon flair m’amène au . Bien m’en a pris car reggae, humour et convivialité ont fait de cette rencontre un moment exquis ! Reggae car le petit-fils de Maurice et Blanche, Julien Lacharme, est le guitariste d’Alpha Blondy. La rencontre s’annonce donc rythmée. Humour car Maurice a toujours le mot pour rire. Convivialité car, avec ces deux passionnés, on se croit comme à la maison. Et pour cause, comme le dit Maurice: « si les clients nous dérangent, alors il faut changer de métier ! ».

Ces deux amoureux établissent donc le domaine en 1953 (déjà !)…mais gardent la fougue de leur jeunesse. Aujourd’hui rejoints par le fils Gérard, la belle-fille Brigitte et le petit-fils Sébastien, cette exploitation de 10 hectares produit autant de rouge que de blanc. Alors, tendez vos verres, comme il est de tradition chez les Lacharme, on commence par le rouge ! Le Mâcon Vieilles Vignes 2013, 100% gamay, aux notes poivrées et plein de fruits rouges est l’idéal pour le pique-nique, le casse-croûte, … bref, celui que l’on sort facilement car on sait à quoi s’attendre. La dégustation se poursuit généreusement (n’est-ce-pas Maurice ?) autour du bon vieux temps et de leurs histoires d’antan. Un régal ! D’autant que le vin suivant m’a tapé dans l’œil: le Bourgogne Vieilles Vignes 2012. Élevé 12 mois en fût de chêne, ça envoie du poivre, de l’acacia et de la violette aussi bien au nez qu’en bouche. A 9€, j’achète ! On finit par le Domaine de la Genière 2012, plus complexe, structuré sur le cassis, il reste encore fermé et ne demande qu’à vieillir…

Mais pas le temps de faire une petite pause avant de passer aux blancs, car Maurice a peur que les mouches se tuent. Alors, si vous voulez une explication de cette théorie, il vous l’expliquera avec plaisir. En attendant, bien lui en a pris car le Lacharme 2007 en Vin de France à 6€, est une merveille ! Il rappelle les vins oxydatifs du Jura avec ce nez amande, noix et miel, et un joli gras en surplus en bouche. Certes, c’est atypique (n’est-ce-pas l’INAO ?) mais j’adhère à 100%. Le Mâcon La Roche Vineuse Tradition 2012 est plus…traditionnel Un nez léger et fruité vous conduit sur une bouche légèrement beurrée (7,5€). Mais le petit trésor de ce domaine est la parcelle située à côté du cimetière du village: la Genière. Étrangement, le nez revient sur des arômes oxydatifs et un miel bien prononcé, pour vous envoûter de son onctuosité en bouche. Le prix augmente, 12€, mais c’est légitime et le rapport qualité-prix reste très avantageux !

Après tout ça, nous n’avons pas eu le temps de voir des mouches se tuer. D’ailleurs, je serais bien resté pour continuer à tailler la bavette car des dégustations dans cette ambiance, c’est rafraîchissant et jovial ! Je peux continuer ma randonnée, en gardant en tête qu’ « ils n’avaient pour toute fortune que leur amour de la vie, leur rage de s’en sortir et leur jeunesse » (ce n’est toujours pas de moi mais de la famille Lacharme). Merci pour tout !