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On « grois » tout savoir sur les vins de Hongrie… (3/3)

…et bien non ! Ou aujourd’hui presque, car nous allons aborder le fameux Tokaj…mais pas seulement. Alors non, je n’ai pas eu le temps d’aller visiter les vignobles, mais une discussion avec un sommelier hongrois m’en a beaucoup appris !

P1220141Avant d’aborder la star, petit tour vers l’Elvezet. Ce vin moelleux a la particularité d’être produit avec les mêmes cépages que le Tokaj : le noble Furmint et son petit frère Harslevelu. Et pour preuve, il vient de la même région, il est donc un « Tokaji ». Ca y est, je viens de vous perdre ! La star annoncée est un Tokaj, mais l’autre Elzevet, qui n’est pas un Tokaj, est un Tokaji ??? Attendez avant de prendre une aspirine, je vous explique tout. En fait, le « -i » en fin de mot signifie que le vin provient de la région de Tokaj, mais n’est pas un AOC Tokaj. Un peu comme les Crémants de Champagne, qui viennent de la région Champagne sans avoir la prestigieuse AOC. C’est bon, ça va mieux ? Alors passons à ce premier moelleux. A l’œil, c’est un joli or, dense et limpide. Au nez, c’est miel, pain d’épice et floral. En bouche, le miel vient en premier, l’acidité arrive en équilibre et l’abricot pointe son nez. Si le Tokaj est « le vin des rois, le roi des vins » (dixit l’ami Louis XIV), alors l’Elvezet pourrait être le petit prince….

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Maintenant honneur au roi…mais avec quelques petites précisions. Le Tokaj est en fait un AOC qui regroupe plusieurs types de vin moelleux et sec. On peut donc avoir un Tokaj Furmint, un Tokaj Hazlevenu, un Tokaj Zeta, … (qui sont des cépages) mais celui que tout le monde recherche est le Tokaj Aszu !!! D’où sort-il celui-là ? Ce dernier n’est pas produit chaque année, car les conditions météorologiques doivent être parfaites pour élaborer ce vin prestigieux. Si la pourriture noble a bien attaqué les raisins en quantité suffisante, alors les producteurs déclarent l’année ASZU !!! Commence alors la production du vin royal, mesuré en puttonyos…Oulala, ça devient compliqué !!! On boit un coup et on est attentif. La vendange se fait manuellement et les vignerons ne cueillent que les grains atteints de pourriture noble. Placés dans des foudres, ils sont foulés et forment une pâte, appelée « aszu ». Le jus qui en découle a deux destinées: s’il est mis en bouteille, il est eszencia (vin liquoreux faiblement alcoolisé), sinon il est mis à macérer dans un vin sec de 136 litres pour 24 à 36 heures. Interviennent ici les puttonyos. En fait, « puttony » est le nom hongrois de la hotte dans laquelle la pâte aszu est déposée, contenant 22 kg environ. Ainsi, le nombre de puttonyos inscrit sur la bouteille de Tokaj Aszu dépend du nombre de hottes mélangé avec le vin sec. Pour ma part, j’ai goûté un 4 puttonyos, c’est à dire 4 hôtes dans les 136 litres de vin sec, sachant que le minimum est 3 et le maximum 6. Vous comprenez que plus il y a d’unités d’aszu, plus le vin sera sucré. L’élevage dure 3 ans minimum, dont 2 en fût de chêne, puis mis dans des bouteilles de 50 cl. Voilà, pas plus compliqué que ça ! Mais qu’est ce que ça donne en bouche tout ça ? MERVEILLEUX ! Le mien provenait du Domaine Pendits et issu de l’année 2002. Bien sûr le miel remonte tout de suite au nez mais est accompagné de fleur d’oranger et d’abricots. En bouche: FEU D’ARTIFICE !!! Amandes, coing, miel, pain d’épice, … mais le plus fascinant est que malgré la richesse de ce vin et sa densité, son acidité le rend très aérien et en aucun cas lourd et gras ! Moi qui n’aime pas trop ce genre de vins, je m’incline devant toi, oh « roi des vins » !

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