Après tout, le vin n’est plus l’apanage des hommes ! Il n’y a qu’à voir les excellents « blog-oenos » tenues par la gent féminine: la célèbre Miss Glouglou (dont j’ai déjà parlé ici), les décomplexés auteurs de la Quille des filles (avec un article hilarant sur les 8 raisons d’ouvrir une bouteille) ou encore la décalée et littéraire écrivain de La PinardotheK. Ainsi, pourquoi les femmes ne choisiraient-elles pas le vin ? Messieurs, laissez-vous guider. Voici la version pour femmes de l’article précédent: « Pour que le premier rendez-vous ne soit pas « vin », choisissez-le bien ! ».

L’excentrique: il faut sortir des sentiers battus et choisir l’originalité ! A ce titre, les vins du Jura sont une valeur sûre. Qui n’a pas goûté le vin jaune ou même le savagnin, doit vite se rattraper ! Les goûts oxydatifs de noix, amandes, voir tabac: on n’aime ou pas, mais pour un excentrique, c’est l’extase !

Le dépressif: à peu près tous les types de vin puisque, de toute façon, il déprime. SAUF les « Médoc » !

Le narcissique: il faut trouver une bouteille plus belle que lui. A ce titre, Cristal de Roederer est une référence. Pour la petite histoire, elle a été spécialement conçue pour l’arrogant Tsar Nicolas II de Russie, vexé de boire le même champagne que sa Cour. A l’origine la bouteille est composée de cristal (d’où le nom), ne possède pas de fond de cul (toujours aujourd’hui), car le tsar avait peur qu’un explosif y soit introduit et, de couleur blanche pour vérifier qu’il n’y avait pas de poison à l’intérieur. Avec ça, votre Narcisse devrait se sentir à l’aise ! Ou si vous voulez être tranquille, choisissez la délicieuse cuvée fruitée de la maison Février, appelée « Miroir » !

Le bobo: sans hésitation, un bio ! Ça fait cliché, mais c’est quand même souvent le cas Donc carte des vins en mains, direction les vins bios. Les grands noms comme Humbrecht, Leflaive ou Chapoutier sont des classiques mais chers. Sinon de multiples vignerons s’y attellent pour des prix très très raisonnables. Comme dirait l’ami Bosch: « c’est bien, c’est beau, c’est bio ! »

L’obsédé: ici, ce que vous allez dire va prendre un sens nouveau. Le vin va être alors votre meilleur allié: « j’aime le corps charpenté et viril de ce Cornas. Ses arômes « animal » m’envoûtent, et que dire de sa looooooooooooooongueur en bouche ! Hummmmmmm… ». Le repas devrait alors tourner court…

Le « trop sûr de lui »: pour lui, tout est déjà gagné. Il est confiant, trop confiant, limite arrogant…Montrez-lui alors qui est la patronne !!! Tout est dans le choix du vin. Dirigez-vous vers un vin dégueulasse et en 37,5 l. Exemple: beaujolais nouveau. Dégustez et dîtes: « Ce vin est mou, au corps maigre, avec des arômes de fruits racoleurs sans aucune longueur. Bref sans intérêt ». Il répondra: « Alors pourquoi tu l’as pris ? ». Le final: « Parce que j’aime choisir la bouteille en fonction de mes compagnons: petite (NDLR: d’où le 37,5 l) et mauvaise ! Quand je pense qu’hier j’ai commandé un magnum de Pauillac … « 

Le baroudeur: si possible, jetez un œil vers les vins étrangers. Ça va le mettre à l’aise, vous allez pouvoir embrayer sur une discussion « voyage » et c’est parti ! Essayez toutefois de choisir un pays que vous avez visité: le Sauvignon Blanc de Cloudy Bay (Nouvelle-Zélande) possède une acidité marquée et des fruits intenses, le Cabernet Sauvignon de Californie est quant à lui très tannique, avec des fruits confits, alors que le merlot du Chili (Maipo Valley, Colchaqual) est plus gourmand, avec des notes herbacées. Attention, au choix du pays quand même: certains font plus rêver que d’autres !

Le coup de foudre: pour finir, comme pour l’article précédent, il est là, sans prévenir: LE coup de foudre ! Il faut laisser parler votre nature, pour être à l’aise et en accord avec vous-même. Pour ma part, j’ai déjà évoqué un de mes chouchous dans la version pour hommes: le viognier. Mais j’avoue que Meursault reste un de mes classiques dans les AOC. Découvert par l’intermédiaire d’Olivier Leflaive, je ne peux plus m’en passer. Certes, c’est gras et brioché, mais si la soirée ne fonctionne pas, je me dirais que Meursault, lui, ne m’a pas déçu…