Malgré une longue pause d’articles pour cause de vacances intensives, les dégustations n’ont pas diminué Et aujourd’hui, direction le pays du pharaon pour goûter un vin égyptien à base de sultanine blanche…
Évidemment, lorsque l’on se rend dans un pays musulman, on ne pense pas forcément à consommer de l’alcool, et a fortiori du vin. Mais c’est oublier les traditions vinicoles, dans le pays de Chesmou. Le pays de qui ? Chesmou voyons, le dieu du vin et des pressoirs dans la mythologie égyptienne. Vous ne le saviez pas ? C’est pourtant un grand classique, que j’ai appris il y a au moins…3 semaines Mais plus que les croyances, les premières traces de vin trouvées sont issues d’importation pour le pharaon, dès le…IVe millénaire avant J-C ! Et il ne faudra pas attendre beaucoup plus (aux alentours de 3000 av. J-C) pour trouver les premières vignes plantées sur son sol… Il n’est donc finalement pas étonnant de trouver des vignobles du côté d’Alexandrie…mais un peu plus du côté du Caire. Cette originalité, nous le devons à un Grec, , qui fin XIXe siècle, décide de créer de toute pièce un vignoble à quelques 50 km de la capitale. Et après quelques péripéties, sa société est maintenant devenue l’une des principales productrices de vin en Égypte. Et quoi de mieux qu’un à base de sultanine blanche pour commencer: mariage pharaonique !
Débat : Cette sultanine, originaire d’Afghanistan, est très populaire au Proche et Moyen-Orient, dont la Turquie est le premier producteur mondial. Mais elle fait débat car selon le pape de l’ampélographie, , dans son Dictionnaire encyclopédique des cépages, il serait le cépage le plus planté au monde. Toutefois, en 2013, une équipe de chercheurs universitaires d’Adélaïde a mis au point une base de données sur l’encépagement mondial. Et les résultats ne concordent pas avec les recherches de Pierre Galet. Si vous voulez voir le classement…
Mais revenons à notre première bouteille. 2011 et pour le prix (5€), elle révèle une belle surprise. Faut dire que l’ambiance aide. Il est majestueusement accompagné d’humus, de foul (purée de fèves), de betingan (aubergines cuites au vinaigre et à l’ail) et de taboulet ! La couleur citron intense et sa densité annonce un vin un peu gras et structuré, qui révèle finalement une belle acidité avec un étonnant arôme de résine…La longueur n’est certes pas incroyable, mais le rapport-qualité-prix est très intéressant ! Chesmou, tu me plais…Alors continuons avec .
Non, je ne vais pas parler de l’œuvre du savant perse (j’en serais bien incapable) mais de la cuvée que notre grec Gianaclis lui a consacré. Même année, même cépage, mais beaucoup plus simple. C’est frais et fruité, sans le côté gras ni résineux. Jeune, c’est excellent pour l’apéro. Toutefois, l’érudit Khayyam aurait mérité un vin à la mesure de ses connaissances. Alors laissons lui le mot de la fin, c’est encore lui qui en parle le mieux:
Bois ce vin, compagnon, c’est la Vie éternelle ! Lui seul apporte joie et jeunesse nouvelle, C’est la saison du vin, des roses, des amies … Sois heureux un instant, cet instant, c’est la vie.