Rouky: « Tu as encore bu du vin toi ? »
Rox: « Euh…comment tu sais ? »
Rouky: « Parce que tu « renardes » ! »
Et oui ! Nos deux jeunes héros ont bien grandi. Après leur heure de gloire, ils n’ont pas su se reconvertir, aucun producteur ne les a recontacté et arriva ce qui devait arriver: Rox est tombé dans le vin !
Toutefois, je ne voudrais pas sous-entendre que ce mot fût inventé suite au désarroi de Rox. Non, non, non !!! En fait dès 1929, dans un livre intitulé « Le Pays et le vin du beaujolais » de L. Foillard et T. David, un vin « renarde » quand il a trop vieilli et que son nez et son goût deviennent désagréable et nauséabond, avec un odeur de fauve ! On dit, à l’époque, qu’il est également « foxé » (de l’anglais « fox », qui veut dire « renard »). Et pour vous montrer à quel point les œnologues sont créatifs, comme si « renard » ne suffisait pas, dès 1896 en Flandres pour qualifier un vin aux arômes repoussants, on parle du goût de « queue de renard » ! Bientôt on va avoir droit au goût d’oreilles, de pattes et même de testicules !
En attendant, dire d’un vin qu’il renarde ou est « foxé » est, la plupart du temps, péjoratif. Le vin dégage alors une odeur de fauve excessive. On retrouve majoritairement ce type d’odeur sur les cépages de vignes américaines type Isabelle ou Noah, interdits en France. Alors sans aller chasser le renard pour essayer de comprendre cette sensation, imaginez plutôt l’odeur du musc de certains vêtements, notamment neufs et vous avez une petite idée.
Toutefois, j’ai écrit que c’était péjoratif « la plupart du temps ». En effet, certains œnologues considèrent que cet arôme est partie intégrante des arômes tertiaires, c’est à dire qui se développent lors du vieillissement du vin, et pas un signe de mauvaise santé. Mieux, un arôme sauvage non désagréable, déjà perçu dans le riesling alsacien ou le trousseau d’Arbois, et recherché par certains œnologues.
Donc la prochaine fois que vous rentrerez du sport, tout transpirant, et que votre chère et tendre vous dira:
« Va prendre une douche, tu sens le fauve ! », vous pourrez naturellement répondre: « Oui je sais, mais je développe un arôme tertiaire propre à mon vieillissement, recherché par certaines amatrices ». C’est alors que vos pourrez également aller chercher votre valise sur le pas de la porte…et chercher une tanière chez Rox !