Tyran

Gilgamesh et le vin, la première trace écrite…

Aussi loin que remonte les études littéraires, la toute première mention du vin remonte au IIe millénaire avant J-C, dans l’épopée légendaire de Gilgamesh…Gilgamesh et le vin, c’est par ici !

Pour commencer, quésaco ? L’épopée de Gilgamesh est le plus ancien texte littéraire connu de l’ancienne Mésopotamie (3000 ans av. J-C), écrit en cunéiforme (rappelez-vous vos cours de 6e 😉 ) sur douze tablettes d’argile. Elles ont été découvertes au XIXe siècle lors de la fouille de la bibliothèque du roi Assurbanipal, à Ninive (Irak actuelle). Il est écrit en langue akkadienne et attribué à un certain Sînleqe’unnennî. Jusque-là, rien de très difficile :-(

Enkidu bis

Ensuite, c’est qui ce type ? Le récit retrace donc l’épopée d’un roi de la première dynastie d’Uruk, le tyrannique Gilgamesh, et de son compagnon de voyage Enkidu, une sorte de « double » en forme de taureau créé afin de tuer ce roi tyrannique, mais finissent par être les meilleurs amis du monde genre Belle et Sébastien, voir homosexuels genre Verlaine et Rimbaud. C’est encore plus clair maintenant !!!

C’est bien gentil tout ça, mais il est où le rapport avec le vin ? En fait, dans le livre VII, Enkidu meurt. Gilgamesh, dévasté par la douleur, se rend compte de l’éphémérité de la vie et part en quête de l’immortalité dès le livre IX. C’est alors qu’il arrive au bout du bout du monde, complètement vanné, où se trouve la taverne de Siduri, déesse de la fermentation (notamment du vin).

Alors il marche dix doubles heures.

A onze doubles heures l’aube commence

A douze doubles heures le soleil règne.

Il voit devant lui un jardin merveilleux

Dont les arbres portent des pierres précieuses

Au lieu de fruits

Il voit les rubis, les cornalines, les lapis-lazuli

Qui pendent en grappes

Leur vue est agréable et réjouit le cœur. […]

Gilgamesh après avoir longuement marché

Arrive au bord de la mer.

Sidouri qui abreuve de VIN les dieux

Qui habite sur le rivage

L’aperçoit vêtu de peaux de bête

La fatigue et d’épuisement

Marquent son visage défait

Bien que son corps soit fait de la chair des dieux

Il ressemble à celui qui a fait un long voyage.

Vous venez donc d’assister, avec quelques 5000 ans de retard, à la première mention écrite du vin ! Hip hip hip ? Hourra !

Siduri, version sexy

Siduri, version sexy

Siduri, version classique

Siduri, version classique

 

 

 

 

 

 

Maintenant qu’on en est là, est-ce qu’il le boit au moins ? Il va l’avoir sa p…. d’immortalité ? Au fait, Siduri prend peur et s’enferme. Gilgamesh lui explique ce qu’il fait là et lui demande son aide pour rejoindre Uta-Napishtim, le seul gars à avoir eu le don de l’immortalité par les dieux. Et l’ami Gilga veut savoir comment il a fait. Sidouri, pleine de sagesse répond:

Lorsque les grands dieux créèrent les hommes,

C’est la mort qu’ils leur destinèrent

Et ils ont gardé pour eux la vie éternelle,

Mais toi Gilgamesh

Que sans cesse ton ventre soit repu

Sois joyeux nuit et jour

Danse et joue

Fais chaque jour de ta vie

Une fête de joie et de plaisirs

Que tes vêtements soient propres et somptueux

Lave ta tête et baigne-toi

Flatte l’enfant qui te tient par la main

Réjouis l’épouse qui est dans tes bras.

Voila les seuls droits que possèdent les hommes. 

C’est la version mésopotamienne de notre carpe diem latinum ! Mais que nenni, notre Gilgamesh veut savoir. Alors après de multiples épreuves dont je vous passe les détails, il arrive à voir Uta-Napishtim. Si proche de l’immortalité, ce dernier lui explique qu’il ne pourra pas l’obtenir et que pour sa part ça a été un coup de bol, au moment du Déluge, avec sa femme, … Bref, Gilgamesh est dépité et retourne chez lui, la q….. entre les jambes.

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