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Je reprendrai bien un vin de Mendoza…(3/5)

Je vous ai laissé avec un fabuleux Torrontès, on va reprendre notre petite route sur le vin de Mendoza avec un vin…de Messe !?!

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Toujours sur la route du vin sans trop connaître ma prochaine étape, je remarque une petite bodega familiale au doux nom italien de . Pourquoi pas ? Bien m’en a pris car je tombe sur un producteur bien particulier: la seule bodega argentine à fabriquer, depuis 1939, un vin de Messe certifié. Elle peut ainsi fournir les églises du coin pour boire le sang du Christ. Il s’agit d’un assemblage de tempranillo, bonarda et malbec, conservé 2 ans en barrique, puis fortifié à 17%.

Petit rappel de la « fortification »: stopper la fermentation du vin en rajoutant de l’eau-de-vie, afin de tuer les petites levures (qui ne tiennent pas l’alcool 😉 ) et conserver le sucre. Ainsi, on obtient un vin plus alcoolique et sucré, tel que le Porto.

Pour ceux pour qui la messe n’est pas leur tasse de thé, on peut aussi tranquillement le boire en apéritif ou sur un joli roquefort. Sachez tout de même que vous boirez un vin papal, car il fût sacré par la Pape Jean-Paul II himself en 2000, lors d’une messe à Rome. Rien que ça…Donc après cette cure de jouvence, je me dirige pas bien loin, vers la bodega de la famille Adrover.

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Un autre lieu atypique avec le premier producteur biodynamique argentin que je rencontre (d’ailleurs assez rare du côté de Mendoza) et dont la production principale est le…Merlot !?! Certes, pas de panique, il produit du malbec mais il est reconnu grâce à son Merlot. Levures naturelles, pas de filtrage, élevage en fût français, repos 1 an dans le ciment, 60 jours de malolactique, … bref, pas mal de boulot et du bon. Ombragé au pied des vignes, je goûte un joli Barbera (cépage du nord de l’Italie) grenat au nez fruité et à la bouche structurée et épicée. Pour 5€, vous ne prenez pas trop de risque…

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De même, pour ceux qui aiment les vins plus charpentés, aux doux arômes d’épices délicates (vanille, cannelle), l’assemblage Cabernet Sauvignon/Malbec est fait pour vous…toujours à 5€ ! Et pour un prix supérieur (10€), vous avez droit à un Merlot Reserva plus complexe, aux notes végétales plus élaborées, dont le rapport qualité-prix vaut le détour ! Merci Damien pour cette visite conviviale, chaleureuse et hors des chemins bien tracés de la production argentine. Mais le temps presse avant le spectacle, alors je ne m’attarde pas…Je veux quand même aller voir ce fameux Achaval Ferrer. Pourquoi fameux ? Cette bodega a été maintes fois récompensée, aux commentaires dithyrambiques de Wine Spectator, Wine Advocate (Robert Parker) ou encore Wine and Spirits. La star ? Finca Bela Vista, considéré comme l’un des meilleurs Malbec du monde.

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L’arrivée est magnifique, le site de toute beauté avec vue sur les Andes, l’accueil chaleureux et la salle de dégustation à la hauteur de la réputation. Tout s’annonce pour le mieux…jusqu’à ce que le guide arrive. Il décroche haut la main la palme de l’arrogance…loin devant Alain Delon ! Son vin est bien évidemment le meilleur du monde, quand on pose une question technique il ne s’y attarde pas car cela serait trop compliqué et si l’on ne sent pas ce que l’on doit sentir alors on n’y connaît rien. Bref, imbuvable, comme la dégustation d’ailleurs. Alors il est vrai que l’ambiance, l’atmosphère influent sur la perception d’un vin et j’aimerai ainsi la refaire dans d’autres conditions, plus tranquillement. Mais quand même !!! L’entrée de gamme (Quimari) est peu séduisante, le fameux Bela Vista fermé et le dernier Mirador, le pire Malbec goûté pendant ces quelques jours. Aucun tanins, sec et plat !!! Je reconnais volontiers que le Malbec n’est pas le cépage qui me séduit le plus, mais j’arrive à faire la différence entre tous ceux que j’ai testé. Et je ne pense pas qu’il y ait une si nette différence avec les autres pour justifier un tel écart de prix. Un minimum de 30€ jusqu’à 100€ pour le Bela Vista. Dernière visite et plus grande déception de Mendoza…mais heureusement, Vendimia m’attend.

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Fête traditionnelle du début du XVIe siècle, elle tire son origine de la colonisation. L’importation du vin d’Europe étant trop chère, les espagnols décidèrent de produire le vin localement, notamment pour l’important vin de messe (décidément…). Ainsi commença la célébration du vin de Mendoza au moment des vendanges avec danses, chant, nourriture et élection de la plus belle vendangeuse. Mais c’est en 1936 que la « Fiesta Nacional de la Vendimia » voit officiellement le jour, notamment grâce au Ministre de l’Industrie de l’époque Franck Romero Day. Année après année, le spectacle s’enrichit dont le point culminant est aujourd’hui, par tradition, l’élection de Reine de la Vendimia ! Ayant lieu dans un amphithéâtre construit en 1963 (nommé Franck Romero Day), c’est tout simplement magnifique !!! Je vous laisse profiter des photos, avec une petite vidéo bonus à la fin, et dans le prochain article, on part dans la Vallée de l’Aconcagua, le coup de cœur du voyage…

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